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DAVID RAFFINI

Résidence de recherche et de création - Printemps 2023

Casell'arte, Venacu

RADICHE

Ensemble de trois sculptures.
Métal, souches de pins, souche d’olivier calcinée.

« Radiche. Par ce titre, David Raffini raconte avec pudeur ce qui le lie à ses œuvres, mais aussi à son territoire. Les sculptures qu’il présente ici sont toutes issues de matériaux bruts et industriels, qu’il récolte et arrange, puis associe directement à la terre sur laquelle ils sont installés. En les posant au sol ou en les fixant sur des souches du jardin de l’hôtel E Caselle, David Raffini propose des œuvres hybrides, industrielles et végétales à la fois, qui s’intègrent au paysage environnant, et dévoilent subtilement des histoires qui lui sont attachées.

Une souche d’olivier calcinée par exemple, ou l’utilisation d’autres souches comme socles pour les sculptures, font écho à différents phénomènes qui eurent lieu sur le site et alentour, bouleversant inéluctablement la nature.

Lors de sa résidence à Casell’Arte, David Raffini s’est inspiré de cette mémoire, et l’a travaillée comme un matériau. Un matériau immatériel, qui émane de chacune des sculptures présentées ici; de chacun de ces mariages improbables d’éléments, qui s’élèvent avec force et légèreté, et témoignent autant de la réflexion créatrice de leur auteur, que de sa reconnaissance certaine envers la nature. »

 

Sarah Lanos

Mai 2023

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Souche brulée, poutrelle métallique, végétation. 

L’art est un vortex, une véritable manière d’habiter le temps. Il le fait vriller sur lui-même, suspend son écoulement linéaire, renverse sa logique. Chaque création marque une tentative d’ajustement entre le visible et ce qui glisse, échappe, s’altère dans l’expérience perceptive. Loin de toute clôture, le travail de David Raffini s’offre comme un seuil, un passage. Il demande une perception plus lente, proche en cela des processus de sédimentation, où chaque strate engage une fouille, un déplacement, une attention précise. Regarder devient un acte d’excavation. Non pour exhumer un récit enfoui, mais pour accompagner l’émergence fragile d’une forme, encore prise dans sa matrice.

 

EXTRAIT  DU TEXTE :  « À l’endroit du pli : David Raffini ou la matière en suspens »

PAR FABIEN DANESI, DIRECTEUR DU FRAC CORSICA

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Gisant

Acier inoxydable embouti, suspentes, arbre.

Une tôle se plie sous la pression. Le dispositif engage son rythme, un outil appuie, transforme, imprime une courbure. La surface cède et résiste tout à la fois, dessinant un mouvement intérieur, une onde figée dans le métal.

Le geste artistique ici ne s’extrait pas de la technique, il l’absorbe, la détourne, en fait le vecteur d’une forme neuve. On pourrait dire que l’énergie mécanique s’infléchit. Le bloc sensible qu’est le travail de David Raffini révèle une matière tendue entre poids et souffle, violence et écoute. 

 

EXTRAIT  DU TEXTE :  « À l’endroit du pli : David Raffini ou la matière en suspens »

PAR FABIEN DANESI, DIRECTEUR DU FRAC CORSICA

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Étaies indiens

Étaies de maçon emboutis, souches.

Véhicules comprimés, surfaces métalliques repliées, fragments d’un monde façonné par la production : ces formes déplacent les objets de l’usage vers une autre expérience. Chaque pièce devient un corps altéré, traversé de gestes, porteur de mémoire. Une trajectoire se lit dans la torsion, une histoire s’imprime dans la contrainte, une image s’éveille au cœur du choc. L’artiste compose avec les techniques de l’industrie pour faire surgir une pensée du faire. Brûler, plier, compresser, étaler : des actions simples, orientées, incarnées. Chaque opération porte une logique matérielle et une charge affective. La matière parle. Elle garde en elle la trace du choc, du frottement. Elle respire avec l’air et la lumière. Elle traverse les temps. 

 

EXTRAIT  DU TEXTE :  « À l’endroit du pli : David Raffini ou la matière en suspens »

PAR FABIEN DANESI, DIRECTEUR DU FRAC CORSICA

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David Raffini

Depuis plus de quinze ans, le langage de la matière tient une place centrale dans mon travail. Qu’elle soit sculpture, peinture ou vidéo, l’œuvre se réalise par rebonds entre les matériaux, les formes et les environnements. Elle assemble les histoires de ces correspondances, comme des strates géologiques qui s’accumulent dans le temps. L’œuvre propose ainsi une réponse à ma recherche sur le processus de création.

Mon travail a été présenté dans plusieurs musées et institutions privées et publiques, en France et à l’étranger : Centre Georges Pompidou, Palais de Tokyo, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Il a intégré d’importantes collections telles que la collection du Musée d’Art Moderne, ou la collection du Centre Georges Pompidou ; ainsi que celles de plusieurs FRAC.

 

Né en 1982 à Bastia. Titulaire d’un DNSEP, obtenu en 2007 à la Villa Arson.

En 2006, il remporte le Prix de peinture de la Collectivité Territoriale de Corse.

Dès la fin de son cursus, il expose en 2009 puis 2010 au Palais de Tokyo, Paris ; et en 2011 au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.

Avec Florian Pugnaire, ils remportent en 2014 le prix de la Fondation Antoine de Galbert, puis en 2015 le prix de la Fondation d’entreprise Ricard.

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